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Industrie
La Côte d’Ivoire dispose d’un secteur industriel relativement important, mais qui a encore besoin d’un appui institutionnel pour se renforcer.
Selon les chiffres de l’Institut national de la statistique (Ins) à l’issue de la pré-identification pour le recensement 2019, l’industrie ivoirienne compte 8 500 entreprises.
Ces entreprises sont reparties dans 10 grandes branches d’activités. Notamment les industries extractives (18,7%) ;
• L’industrie agroalimentaire et tabac (32,1%) ;
• Les industries textiles et cuir (2,4%) ; l’industrie du bois et meubles (14,9%) ;
• L’industrie du papier, carton et édition, imprimerie (3,3%) ;
• Les industries pétrolières, chimiques et caoutchouc, plastiques (15,1%) ;
• L’industrie du verre, de la céramique et des matériaux de construction (2,2%) ;
• Les industries métalliques (0,3%) ;
• La fabrication de machines et matériels de tous types (4,3%) ;
• L’électricité, gaz et eau (6,6%).
Le volume de la production industrielle en Côte d’Ivoire a progressé de 6,2% en 2021 par rapport à son niveau de l’année précédente, selon les données de l’Institut national de la statistique consultées par Sika Finance.
Ce dynamisme du secteur secondaire ivoirien augure de bonnes perspectives en raison de son rôle moteur dans la création de richesse de la première économie de l’UEMOA.
S’agissant des industries extractives, la hausse de production a été soutenue par l’extraction de minerais métalliques (+6,7%), en dépit de la contraction de l’extraction d’hydrocarbures (-4,7%).
Le secteur de l’industrie constitue l’un des secteurs clés pour l’accélération du processus de transformation structurelle de l’économie de la Côte d’Ivoire. Afin d’améliorer significativement la productivité et la compétitivité des entreprises du secteur, la politique d’industrialisation devrait porter sur le renforcement de la base industrielle du pays, la revalorisation du potentiel des industries extractives et la mise à niveau des accélérateurs de croissance ainsi que le développement des grappes industrielles, au regard des atouts compétitifs du pays. 172. Cette stratégie passera également par le développement des infrastructures industrielles, notamment des Zones Industrielles Intégrées (Z2I) répondant aux standards internationaux et réparties harmonieusement sur le territoire national en fonction des potentialités économiques locales, notamment de la disponibilité des ressources en eaux. A ce titre, il s’agira notamment de procéder, pour un investissement de plus de 1 210 millions USD, à la réhabilitation des zones industrielles de Koumassi (120 ha) ; Vridi (120 ha) et Yopougon (469 ha) ainsi qu’à l’aménagement des Zones Industrielles de Akoupé-Zeudji (940 ha) ; Bonoua (334 ha) ; Assouba (50 ha) ; Adzopé (30 ha) ; San-Pedro (500 ha) ; Yamoussoukro (750 ha) ; Bouaké (150 ha) ; Séguéla (15 ha) ; Bondoukou (15 ha) et Korhogo (28 ha). 173. L’Etat entend, également, aménager quatre (04) zones industrielles dédiées à la transformation de l’anacarde notamment à Yamoussoukro (21 ha), Bouaké (15 ha), Séguéla (15 ha) ; Bondoukou (15 ha) et Korhogo (25 ha). D’importantes opportunités d’investissements dans la filière existent pour accompagner la transformation notamment l’exonération des taxes sur l’exportation des amandes et la signature de convention entre l’Etat de Côte d’Ivoire et les transformateurs de noix de cajou.
La mise en œuvre réussie de cette politique se fera à travers un Etat promoteur et organisateur du secteur privé, notamment par la création de champions nationaux dans les grappes industrielles et leur connexion aux réseaux extérieurs pour accroitre l’investissement étranger dans le secteur de l’industrie. Cette stratégie repose également sur : (i) la mise en place d’une nouvelle entité pour la gestion et le Développement des infrastructures industrielles, fusionnant l’Agence de Développement des Infrastructures Industrielles (AGEDI) et le Fonds de Développement des Infrastructures Industrielles (FODI), placée sous la tutelle du Ministère en charge de l’Industrie ; (ii) la création d’un Fonds d’Investissement et de Développement Industriel (FIDI) mixte Etat-Secteur Privé, pour une enveloppe de 1 000 milliards de FCFA sur cinq (05) ans ; (iii) la mise en place d’un Bureau d’Exécution de la Stratégie de Développement Industriel Inclusif et Durable, sous la tutelle du Ministère en charge de l’Industrie ; (iv) le renforcement de l’Agence pour le Développement et la Compétitivité des Industries de Côte d'Ivoire (ADCI) pour promouvoir la compétitivité dans les filières industrielles ciblées et la politique de contenu local ; (v) la restructuration et le renforcement des structures d’appuis à l’industrialisation, notamment la société Ivoirienne de Technologie Tropicale (I2T), de Côte d’Ivoire engineering et du Centre de Démonstration et de promotion des Technologies (CDT), en vue de promouvoir l’innovation technologique, avec la mise à disposition de prototypes au profit d’unités de fabrication industrielle locales d’équipements et de pièces de rechange ; (vi) la restructuration de l’Office Ivoirienne de Propriété Intellectuelle (OIPI) pour renforcer la promotion de la protection des marques, non commerciaux et brevets dans l’industrie et ; (vii) la création d’Instituts de Formation aux Métiers Industriels (IFMI). 175. Faisant suite à l’analyse-diagnostique des potentialités du secteur industriel de la Côte d’Ivoire, des secteurs prioritaires tenant compte des atouts économiques régionaux ont été identifiés et regroupés en sept (07) grappes industrielles (clusters) qui constituent les focus sectoriels clés à développer. Il s’agit des clusters suivants : • Agro-industrie : La mise en place de ce cluster passe par : (i) le développement rapide de l’Agro-industrie pérenne ayant un fort potentiel à l’export ; (ii) le développement industriel du vivrier et des produits de la pêche et ; (iii) le développement d’une filière “biens de consommation de marque”. Il s’agit du développement intégré de la chaîne agroalimentaire, pour rehausser sa contribution à la croissance, la création d’emplois décents, mais aussi à la réduction de la facture des importations de produits alimentaires, ainsi qu’à la diversification et l’accroissement des exportations. Les stratégies et programmes dans cette grappe couvrent : (i) les filières agricoles au sens large (production agricole, vivrière, de rente, élevage et pêche) ; (ii) en amont, le développement des industries de fabrication des intrants (engrais et petits matériels et outils de production agricole) ; (iii) en aval, le développement des industries de transformation des produits agricoles, pour la consommation nationale et pour l’exportation, et des services de distribution / commercialisation des produits et ; (iv) en appui transversal, le développement des services de recherche (les nouvelles technologies et techniques culturales), les instruments de financement de la production et de l’investissement, de transport et de distribution des produits. • Chimie et plasturgie : La mise en œuvre de ce cluster se fera à travers : (i) le développement de la chimie et de la plasturgie comme intrants industriels et ; (ii) l’assise d’un leadership régional sur la chimie et la plasturgie de base “grand public”. • Matériaux de construction, d’ameublement et d’équipement : L’ambition d’une expansion de la classe moyenne signifie des besoins accrus en matière de logements et équipements ménagers. De ce fait, ce cluster est décliné en deux (2) axes : (i) la consolidation d’une position dominante de l’industrie des matériaux de construction et d’équipement comme principal pourvoyeur du bâtiment et travaux publics (BTP) ivoirien et ; (ii) le développement d’une industrie d’ameublement local. Ceci offre des opportunités importantes pour le développement de l’habitat, de toute l’industrie de construction, du mobilier, et de petite industrie des équipements ménagers. La stratégie vise le développement intégré de la chaîne allant de la production des matériaux – tels que le ciment, les granulats, le fer à béton, les pointes menuisier, le bois de coffrage, de charpente ou de plafonnage, les peintures, les vitres, les produits de revêtement (carreaux, papier peint, lambris, staffs, etc.), les appareils sanitaires et électriques – à la construction des édifices publics et PND 2021-2025 TOME 2 ORIENTATIONS STRATEGIQUES privés, et le développement des services liés (agences immobilières, showrooms, financements de l’habitat). La grappe comprend ainsi : (i) les branches de production immobilière, des logements et des édifices publics ; (ii) en amont, le développement de l’industrie de fabrication des matériaux (ciment, bois, fer, parpaings, briquettes, etc.) et outils de construction (presse à briques, outillage de maçon, de menuisier, d’électricien, machines légères de chantier, etc.) ; (iii) en aval, le développement du mobilier et des services relatifs à la chaîne de la construction (architectes, ingénieurs, entrepreneurs et agents immobiliers, outils de financement de l’immobilier, etc.) et ; (iv) en transversal / appui, le développement des services de recherche (notamment les technologies utilisant les produits locaux : bois, bambou, pierres de carrière, etc.) et les instruments de financement et de commercialisation des produits. • Industrie pharmaceutique : Ce cluster s’articule autour du développement : (i) d’une industrie pharmaceutique à l’aide de plantes et matières végétales médicinales (phytothérapie) et ; (ii) d’une industrie de la pharmacie générique. • Textile (vestimentaire et d’ameublement) et accessoires : Ce cluster porte sur le développement d’une industrie du vêtement africain. Le développement de cette chaîne permettra d’accroître la production nationale pour satisfaire la demande locale en expansion avec la classe moyenne, mais aussi, à réduire la facture des importations de produits textiles et de conquérir les marchés régionaux et mondiaux. Cette approche vise le développement intégré de la chaîne allant de la production du coton et du cuir à celle des habits, sacs et chaussures, ainsi que le développement des stylistes et des couturiers. La grappe comprend ainsi : (i) les filières agricoles et agropastorales (production du coton et du cuir) ; (ii) en amont, le développement des industries de fabrication des intrants (petits matériels et équipements de production du textile, du cuir et de la couture) ; (iii) en aval, le développement de l’industrie de production du textile/habillement (pagnes, sacs, etc.), et des services liés ; (iv) en transversal / appui, le développement des services de recherche – les nouvelles technologies et les cultures, les instruments de financement de l’investissement, la production et la distribution. • Emballage : Il est axé sur la fourniture des entreprises ivoiriennes dans leurs besoins d’emballage. • Fabrication de pièces détachées, assemblage de véhicules de spécialité : Ce cluster vise à faire de la Côte d’Ivoire un lieu préférentiel de production de pièces détachées, d’assemblage véhicules de spécialité pour satisfaire la demande de la façade Ouest-Subsaharienne. 176. En effet, la Côte d’Ivoire dispose d’un potentiel de création de valeur ajoutée dans de nombreux secteurs de l’agro-industrie et de l’industrie manufacturière légère. En ce qui concerne l’agro-industrie, les secteurs prioritaires pour la diversification et l’augmentation de la valeur ajoutée intérieure pourraient être : le cacao, le café, la noix de cajou, le coton, l’horticulture (mangue, ananas, banane dessert, etc.), le caoutchouc et l’huile de palme. Dans la manufacture, les produits prioritaires identifiés sont : les produits cosmétiques, le caoutchouc, les produits pharmaceutiques, le textile et les matériaux de construction.